Bisous !
Une pauvre rocaille négligée traînait devant notre varangue...
Chaque jour nous la contemplions avec une pointe de tristesse, de malaise et de gêne teintée de fainéantise.
Nous sentions le remord nous envahir... Et cela se sentait...
Et puis un jour on s'est dit ça suffit, cette rocaille a le droit d'être jolie !
Bon en fait, notre voisin nous a judicieusement fait remarquer que la saison des pluies arrivant, si on ne se décidait pas à se bouger le c..., toute la terre du jardin finirait "sous, dans, sur" notre maison (et oui, le jardin est en pente....)
Alors Pierre a pris mon courage à deux mains et moi le sien. Et pendant que je l'encourageais à créer un champ d'ananas (article à paraître bientôt mais chez nous bientôt ça veut dire "un jour...."), il me prodiguait moultes conseils sur l'embellissement et le renforcement de la rocaille (conseils que je m'empressais de ne pas suivre, évidemment !)
Et je me suis pris au jeu....
Fidèle à moi même j'ai appliqué la méthode buldozer :
j'ai enlevé toutes les pierres, arraché toutes les mauvaises herbes, retourné toute la terre, tué au moins 3500 scolopendres... J'ai creusé profond, découvert des souches ensevelies mais jolies et des choses moins jolies que j'ai ensevelies...
J'ai organisé un casting de grosses pierres et ai selectionné les meilleures d'entre elles.
J'ai créé des niveaux, fait des fondations, renforcé des structures anti-avalanches, organisé des coins sympathiques, des endroits stratégiques, des lieux de paix et des circuits automobiles... Vous me suivez ?
Pierre en était tout retourné (tout comme son champ d'ananas qu'il a achevé avant que j'aie fini ma rocaille mais c'est normal c'était plus facile)
Et voilà le résultat :
C'est beau....
Mais pour que ce soit encore plus beau (car on devient exigeant), je m'en vais régulièrement flâner dans le jardin à la recherche de beautés éphémères à placer dans cette rocaille.
Avec des fleurs de frangipanier (petites fleurs roses piquées dans la souche), ça prend cette allure :
Ca s'appelle du "land art". Ca ne dure pas longtemps
mais ça fait sourire Pierre...
et moi ça me rend heureux !
Bises
Didier
Il a plu. Beaucoup. Ca nous a beaucoup plu !
On est dimanche soir ... On peut pas toujours être au top ...
PS : préparez-vous, on va bientôt mettre en ligne un grand jeu-concours. Et cette fois il y aura vraiment un truc à gagner. Un cadeau inimaginable qu'on vous fera parvenir (on se mouille pas trop ... malgré la pluie ..)
Quelques nouvelles de mon boulot...
Quand Damaya ouvre son cahier d'exercices, constate qu'elle a eu 9 bonnes réponses sur 10 au test de calcul mental, qu'elle se lève d'un coup, vient me voir et me dit en souriant : "Tu sais monsieur, en plus j'ai même pas triché ! "
J'aime...
Quand 4 élèves jouent à la balle devant la classe, qu'il est 7h05, que tous les autres élèves sont rentrés en classe et lorsqu'ils se décident à rentrer finalement tranquillement en classe vers 7h10 en rigolant...
Je n'aime pas...
(explosion d'une colère contenue, rappel des règles pour la .... 156ème fois, punitions...et même un passage dans le bureau du dirlo)
Quand la fin de la récré sonne et que, rentré en classe, je cherche Fatouh...Quand je commence à m'agacer et qu'il apparaît d'un coup souriant parce qu'il s'était caché derrière la porte...
J'aime...
Quand assis à côté d'un élève et que tout le monde est tranquillement occupé, je vois voler un stylo...
J'aime moyen....
Quand je demande à l'auteur du lancer de venir ramasser le stylo et qu'il me répond en shimaorais en rigolant puis détourne la tête...
J'aime de moins en moins...
Quand je réitère ma demande, plus fort, plus menaçant et qu'il ne bouge toujours pas tout en continuant à parler en shimaorais (mais que dit-il ????) et en ne me regardant pas...
Je commence à sentir une violence en moi, et je n'aime pas....
Quand je me lève, le saisis (fermement) par le bras (il a 14 ans, on a la même taille), et le traîne jusqu'au stylo. Quand je lui parle à deux centimètres de son visage, rempli d'une violence que je ne me connaissais pas, quand je lui redemande de ramasser son stylo en parlant très lentement, sans crier mais avec un ton et une posture qui donne à penser qu'on est prêt à se battre...
Quand le temps semble s'arrêter tout autour...
Quand il finit par le faire et que je continue ensuite calmement la classe
Quand je me demande pourquoi il a fait ça alors qu'une demi-heure avant j'étais assis à côté de lui et l'aidais à placer des nombres sur une droite graduée,
Quand je réfléchis à son âge, à son parcours scolaire, quand j'imagine sa vie...
Je n'aime pas, je ne m'aime pas...
Quand ils me demandent sans arrêt si je vais à la Mosquée et qu'ils font une tête pas possible quand je leur réponds que non, que je ne suis pas musulman, ça m'intrigue...
Quand, assis à côté de moi lors d'une séance en bibliothèque, une discussion s'improvise et qu'ils m'expliquent que ceux qui ne vont pas prier à la mosquée finiront en Enfer...Je comprends leurs mines effrayées lors de mes réponses...
Quand je leur demande du coup si je vais aller en Enfer et qu'ils me répondent que non quand même,
J'aime...
Quand j'apprends que les séances de natation ne commenceront pas la semaine prochaine faute d'une mauvaise gestion des moyens financiers par la municipalité
Je n'aime pas...
Quand ma "collègue-voisine-de-ma-classe" me confie qu'elle comprend pourquoi elle ne se sentait pas bien la semaine d'avant et que c'est parce qu'elle est enceinte de 3 mois,
Je me pose des questions sur cet incroyable pouvoir que je possède qui consiste à faire tomber enceinte la majorité des collègues-femmes que je côtoie...
Quand j'arrive le matin et que je constate que tous mes affichages ont disparu...
Je n'aime pas...
Quand les élèves gloussent car un gecko se promène sur le tableau et zigzague entre mes dessins de quadrilatères,
J'aime...
(Quand je sais qu'il va me falloir 10 minutes pour les ramener à leur exercice de géométrie, j'aime moins mais je me venge en faisant peur à ce petit truc vert qui ne m'impressionne pas...)