Ben oui évidemment tu tournes au manguier....mais quand tu sais pas à quoi ça ressemble un manguier, tu fais comment ? Bon, nous on sait parce qu'on est des "gars du pays" maintenant ! Mais les pauvres mzungus qui débarquent, hein ? Ils font comment ?
Bon en fait on s'en fout car la rando qui suit, on l'a faite avec des amis et c'est eux qui nous ont guidés (enfin, surtout lui car elle, on sentait bien qu'elle ne maîtrisait pas le chemin (ce qui est normal, c'est une fille..))
Alors : cette rando en 7 phrases (on sait que parfois vous avez du mal à lire tout ce qu'on écrit....mais que voulez-vous, c'est un blog intellectuel.......fait par des ....branleurs !)
1°) Ton guide tu suivras et avec plaisir tu constateras que lui non plus n'arrive pas à faire marcher ses chèvres deux par deux...
2°) Le rythme de ton guide tu prendras car lui ne s'occupera même pas de savoir si tu suis (quel égoïste...) et guide perdu=chemin perdu=mort affreuse dans la végétation luxuriante avec une grosse probabilité d'être dévoré par des makis s'ils te prennent pour une banane
3°) Une belle photo du panorama tu prendras et à tous ceux qui te diront que tu dois pas être bien grand (rapport aux herbes qui sont devant l'objectif), tu répondras que c'est de l'art et qu'ils n'y comprennent rien
4°) Le dernier tu monteras en espèrant secrétement que la personne devant va se gauffrer ce qui te permettra de faire une jolie photo artistique
5°) Au loin la pluie tu verras et content tu seras d'être ici (mais un peu inquiet tu essaieras de trouver le sens du vent histoire d'anticiper la folle course qui t'attend sous la pluie dans la descente)
6°) Devant ces petites merveilles tu t'extasieras sans trop savoir ce que c'est... mais tu étaleras ta science en déclarant que ce sont des oeufs de grenouille (même si tu n'es pas très sûr mais c'est pas grave les autres t'ont cru et te trouvent très cultivé ce qui est l'essentiel)
7°) Vers la fin du parcours, une larme d'émotion tu verseras en découvrant un VRAI chemin (avec barrière et tout et tout !)
Et puis tu finiras cette rando bien sympa (avec des amis bien sympas) en traversant un village de réfugiés. Et bon, là tu verras dans quelles conditions ils vivent. Et malgré leurs sourires et leur gentillesse, tu te souviendras que tu es à Mayotte et que ce n'est pas que l'île au lagon mais aussi une île qui abrite un nombre impressionnant de "clandestins" qui viennent des îles voisines, qui fuient la misère de leur pays pour cet El Dorado qu'est Mayotte, Terre Française dans cette partie du monde bien pauvre. Et ces clandestins sont pourchassés en permanence, mis dans des avions pour retour sur leur île. Et ils ré-économisent une somme folle pour revenir ici, dans des kwassa-kwassa (pauvres barques de fortune) et beaucoup mourront dans cette traversée.
Voilà...
Bisous
Didier
ps : deux photos de plantes du jardin
On l'appelle plante araignée. C'est assez rigolo. La "maman" c'est celle qui se trouve à droite, plantée dans la souche (oui, oui, je sais, le coup de la souche, c'était une très bonne idée. J'ai joué avec le relief dans la rocaille et ça met en valeur cette petite souche qui se décomposait d'ennui dans un coin du jardin. Mais, arrêtez les compliments, s'il-vous-plaît. Ca me gêne... Vous savez, je suis quelqu'un de très simple et toutes ces mêêrveilleuuses idées me viennent naturellement...donc, aucun mérite !)
Bref, la plante mère a fait des "petits". Elle les balance au bout d'une tige verte et ils font leurs vies.
J'ai placé un morceau de bambou sous un des rejetons pour qu'il s'y enracine.
Résultat : ça fait comme "un pont entre les générations" !
(pas bien le rhum à 10h00 du matin, pas bien...)